Alors que le nouveau plan d'épargne retraite a généré 6% de l'encours de l'assurance retraite l’année dernière, il a drainé à lui seul 10% de cet encours investi majoritairement en actions d’entreprises.

Le gouvernement a créé le plan d’épargne retraite (PER) pour inciter les Français à se constituer un complément de revenu pour la retraite, mais aussi pour améliorer le financement de l’économie « réelle » (c’est-à-dire des entreprises). Les fonds des PER étant bloqués jusqu’au départ de la vie professionnelle, les gestionnaires de ces placements peuvent se permettre de prendre davantage de risques, notamment en investissant dans des actions.

Le pari du gouvernement semble avoir réussi : d’après les données présentées le 24 mars 2021 par la Fédération française de l'assurance (FFA), si les PER - qui sont commercialisés seulement depuis le 1er octobre 2019 - représentaient 6% de l’encours (les provisions mathématiques) du marché de l’assurance retraite en France au 31 décembre 2020, le pourcentage grimpe à 10% en se focalisant sur l’encours de l’assurance retraite investi en unités de compte (UC), soit 5,3 milliards d’euros.

Proportionnellement davantage investi en titres

Or, les UC sont des supports d’investissement dans lesquels sont logés généralement des parts de fonds (Sicav, FCP), eux-mêmes composés d’un panier de titres d’entreprises. On peut donc en conclure que l’encours des PER est proportionnellement davantage doté en actions que les autres produits d’épargne retraite. Et comme la plupart des contrats de retraite individuels et collectifs ne peuvent plus être souscrits depuis le 1er octobre 2020 - ce qui laisse le champ libre au PER -, on peut imaginer que l’exposition en actions de l’assurance retraite va aller grandissant.

À noter : la FFA compile uniquement les données des compagnies d’assurance, des bancassureurs (les filiales assurance des banques) et des mutuelles d’assurance. Elle ne prend pas en compte les sociétés de gestion, qui sont également autorisées à distribuer des PER. Par ailleurs, il faut savoir qu’il existe deux types de PER : les PER « assurantiels » qui fonctionnent comme un contrat d’assurance vie multisupports (un fonds en euros et des UC) et les PER « d’investissement » calqués sur un compte-titres ordinaire (CTO).

Une exposition aux actions plus importante en réalité

Sachant que les sociétés de gestion proposent exclusivement des PER « d’investissement » et que les CTO sont composés à 100% de titres d’entreprises, l’encours total des PER comporte donc, en réalité, encore plus d’actions que ne le laisse supposer les chiffres de la FFA. Pour autant, l’exposition aux actions des PER « assurantiels », qui sont aujourd’hui largement majoritaires sur le marché, devrait s’amoindrir dans le temps.

En effet, ces plans proposent, par défaut, la gestion pilotée. Ce mode de gestion prévoit que le portefeuille du PER soit majoritairement investi en actions, puis au fur et à mesure que l’assuré se rapproche de l’âge de départ à la retraite (62 ans), la part du fonds en euros augmente. Si le support en euros est peu rémunérateur car principalement composé d’actions, il présente l’avantage d’être sécurisé. Contrairement aux unités de compte, le capital (le cumul des versements) est garanti par l’assureur : l’épargnant est donc assuré de retrouver sa mise.

La gestion pilotée permet ainsi une désensibilisation au risque au fil des années. Du coup, plus les assurés des PER vont vieillir et plus l’exposition de ces placement aux actions va  globalement se réduire.

 

Source : https://www.ffa-assurance.fr/actualites/replay-conference-de-presse-les-assureurs-acteurs-de-la-relance-durable